Rendez-vous avec la Papesse


INSPIRATION / mardi, mars 21st, 2023

Il y a peu, j’ai participé à un atelier de Tarot de Marseille dédié à la lame de la Papesse. Un rendez-vous captivant, empreint de résonances que j’ai eu envie, presque besoin, de fixer avant qu’il ne m’échappe, avant que son intensité ne s’amenuise & se perdre dans les méandres du quotidien. Si certains éléments sont venus me parler avec autant de puissance & de justesse, il fallait nécessairement que j’en fasse quelque chose !

Les cartes & moi

J’ai découvert les jeux de cartes avec ma grand-mère. Elle jouait pour le plaisir du jeu & parmi les souvenirs que j’ai récupéré à son départ, il y a ses cartes à jouer.

Pour moi, c’était différent. J’aimais leur format, leurs représentations, leur bruit lorsque je les mélangeais. J’adorais aussi construire des châteaux de cartes. Cette thématique de l’édification m’accompagne depuis toujours ; poser des pierres les unes au-dessus des autres & s’élever ! J’aimais également faire des réussites qui venaient répondre à des questions… le goût de percevoir des messages, d’aller chercher des réponses, était déjà bien présent. Plus tard, j’ai commencé à consulter des cartomanciennes.

Un outil de connaissance de soi

J’ai toujours été instinctivement attirée par le « monde » invisible, par le mystère, par les symboles, par cet univers « ésotérique » qui ne tolère & ne supporte aucune tentative de définition, qui me plonge dans les profondeurs de la réflexion & me transporte dans les compréhensions les plus subtiles.

J’ai toujours considéré ces tirages comme des guidances, comme des outils de connaissance de soi, comme des clefs de lecture pour atteindre mon essence ; un langage suggérant l’accès à une certaine conception du « monde ». Durant des années j’ai dissimulé cet attrait. J’ai néanmoins profité du cadre rassurant de ma thèse & du contexte favorable de la Renaissance pour évoquer ces sujets. Aujourd’hui, à 45 ans, je me dis qu’il est grand temps d’assumer totalement & pleinement qui je suis.

Le Tarot de Marseille

J’ai découvert le Tarot de Marseille tardivement. Je connaissais ce jeu mais c’est une émission sur Arte intitulée « Les Mystères du Tarot de Marseille » qui a suscité mon intérêt en raison de son lien avec la Renaissance & avec l’art de la mémoire. Un jour, je reprendrai la plume pour approfondir cette matière & pour la mettre en résonance avec mon sujet de thèse.

Puis, c’est avec Sixtine du compte @sixtineholistique que j’ai plongé dans ces arcanes, ces symboles, ces messages lors d’un tirage intuitif, d’un thème tarologique de naissance & d’une méditation tarologique. Une carte tout particulièrement a attiré mon attention : La Papesse. Cette lame m’a tout de suite fascinée en raison de son univers qui parle de lecture, d’écriture, de connaissance, de recherche, d’introspection, de gestation, d’intuition, de transmission mais également de relation au mystère, à l’invisible, à l’inspiration.

Un rendez-vous avec la Papesse

Il y a quelques semaines, Patricia du compte @lumineusesluberon a proposé un atelier dédié à cette Papesse. Une évidence. Je ne rentrerai pas dans le détail de cette parenthèse mais j’aimerais cristalliser ce que cette Papesse, accompagnée d’autres lames, est venue me murmurer & m’attarder ainsi sur certains éléments dont la justesse & le retentissement m’ont parlé au point de vouloir les utiliser comme des outils quotidiens. Des choses que l’on m’a déjà dites, des choses que je ressens depuis longtemps mais cette fois, peut-être parce que c’était le bon moment, sans doute en raison du phénomène de répétition, j’ai entendu & vibré plus fort !

Les saisir & les fixer afin d’en faire des clefs pour m’aider à avancer sur mon chemin, à édifier & façonner ce projet, aux contours encore flous, qui non seulement me tient tant à cœur mais qui est presque de l’ordre de la nécessité.

  • Prendre le temps & ralentir

Cette notion de temps est à la fois cruciale & paradoxale. D’une part, je ne suis absolument pas patiente ce qui génère beaucoup de frustration notamment en ce qui concerne le projet des Parenthèses de Carole. Le temps passe & je suis toujours en train de tenter de façonner ce « quelque chose » dont la précision m’échappe & se dérobe mais dont je suis intimement convaincue. D’autre part, je suis forcée de constater que j’ai besoin de temps pour prendre des décisions, pour choisir, pour écrire, pour réfléchir, pour réajuster, pour m’ancrer.

Aussi, ce rendez-vous avec la Papesse m’a non seulement démontré la nécessité de prendre ce temps, d’avancer lentement, d’incarner, d’être, mais surtout il m’a fait comprendre que cette « lenteur » était constitutive de ma personnalité, que ce besoin de « laisser venir », que ce temps, était essentiel, obligatoire & que cette prise de conscience comme cette acceptation étaient primordiales. Accueillir ce rythme, le mien. Consentir que les choses avancent doucement. Garder le cap, être patiente, avoir confiance & continuer immuablement de « couver » ce projet.

  • Donner naissance & matérialiser

Si la Papesse m’invite à être dans l’être, d’autres lames sont venues mettre en lumière un ressenti profond que je porte en moi depuis « toujours ». Quelque chose dont je parle peu mais qu’il est temps pour moi d’assumer. Je le sentiment, la sensation d’être là pour faire naître quelque chose, pour laisser une trace, une empreinte. Des écrits, un livre ? Je ne sais pas… même s’il est évident que l’écriture y jouera un rôle central.

Tout de suite la conscience d’une telle audace afflue & je n’ai qu’une envie, effacer ce que je viens de formuler. Pourtant, il n’y a rien de présomptueux dans mes mots, c’est juste un état de fait, une évidence, presque une mission que je me dois d’accomplir. Je porte en moi ce projet depuis si longtemps… J’ai besoin de le matérialiser, je ne peux pas garder tout cela en moi, pour moi… à un moment il faudra que ça sorte… en attendant, ces textes que je partage ici, mon travail de thèse, sont autant de pièces de ce puzzle que je compose sans cesse.

  • Dévoiler & mettre en lumière

Couver, matérialiser puis « montrer ». Cette nécessité suggérée par le langage des lames du tarot est un véritable sujet qui fait vaciller ma réserve. Cette idée de frontières ténues, subtiles entre le « dissimuler » & le « montrer » est constitutif de ma personnalité. C’est clairement l’expression d’une forme de pudeur, c’est aussi la nécessité de ménager une certaine distance, c’est la volonté de préserver une part de mystère ; une certaine cohérence avec cette idée de parenthèses, ni totalement fermées, ni totalement ouvertes… un interstice dans lequel il convient de se faufiler si l’on veut étreindre quelque chose de précieux. Il y a un travail à mener, un équilibre à trouver celui qui préservera mon essence tout en dessinant un espace dans lequel certaines personnes pourront se glisser & se mouvoir.

En outre, point en filigrane cette idée de « mettre en lumière ». En italien, « donner naissance » se dit « dare alla luce » ; je crois qu’il y a quelque chose de cet ordre… de la lumière, celle de la connaissance, de la beauté, de la clarté, de l’intuition, de l’étincelle, de l’évidence.

De la gestation à la révélation en passant par la création, il y a un véritable chemin qui se dessine avec des constantes celles de la connaissance, de l’apprentissage, de la recherche mais également de l’édification. Une notion inhérente à ma démarche, dans ma thèse comme dans cette tentative de projet. En écrivant, je me rends compte que je parle rarement de pas que je fais les uns après les autres mais davantage de pierres que je pose les unes au-dessus des autres & qui mettent en exergue cette notion de verticalité, d’élévation… cette quête de transcendance soutenue par cette idée du beau.

  • M’engager & m’affirmer

Au regard de ces fondements comme de ces perspectives, j’aimerais souligner l’importance de l’engagement, celui que l’on se fait à soi-même. Je me suis aventurée sur ce chemin il y a de cela des années & à chaque fois que j’ai voulu faire demi-tour les signes ont afflué.

Il est donc nécessaire de rester sur ce chemin que je sais être le bon, de me réaligner lorsque je perds le Nord, de réajuster lorsque je sens des dérives. Au fond de moi, je sais exactement ce que je veux. Bien sur la peur, les doutes, la fatigue, la frustration viennent parfois obscurcir le chemin mais je le répète, au fond de moi, je sais exactement ce que je veux !

Avant de conclure, j’aimerais préciser que je vais m’attacher à ces éléments non pas pour leur aspect prédictif mais parce qu’ils sont venus me parler. Depuis toutes ces années où je consulte & où je m’aide de ces pratiques, je n’ai jamais perdu de vue mon libre arbitre, bien au contraire. Elles permettent à mon intuition de se renforcer, à ma petite voix de s’exprimer ; comment ? En étant très à l’écoute de mes ressentis. Chacune de ces guidances est soit restée silencieuse & sans écho, & dans ce cas je n’y suis pas revenue, soit elle est venue retentir & lorsque ça résonne, je suis convaincue que c’est parce que cela vient contacter quelque chose d’essentiel & là, la magie opère !

Les cartes comme d’autres pratiques n’ont pas fini de m’accompagner, c’est Ma boite à outils, ce sont des leviers que j’actionne selon le nœud à démêler. Avec le temps, je me suis créée un réseau de personnes professionnelles & bienveillantes ; merci à elles de m’accompagner & de me permettre de me révéler.

Carole

 

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2 réponses à « Rendez-vous avec la Papesse »

  1. Merci pour vos mots, certains passages résonnent fort ! Je suis entièrement d’accord pour ne prendre que ce qui résonne dans des guidances ou tirages, c’est important de revenir à soi.
    Je suis aussi en chemin pour accepter de « laisser une trace », ça m’aide de penser que ça n’a pas à être gigantesque, juste un petit quelque chose qui aide ceux qui le croise, comme cet article éclairant en fait.

    1. Bonjour Marion,
      Merci à vous ! D’avoir pris le temps de me lire & de m’écrire ! Ça me touche énormément.
      Au plaisir d’échanger à nouveau,
      Carole

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