Florence, une parenthèse vaporeuse & éthérée.


PARENTHESE A... / samedi, septembre 14th, 2024

En cette fin de mois de juin & donc en ce début d’été, j’avais imaginé très précisément cette escapade florentine : des robes légères & colorées dans la valise, des soirées sur les rooftops aux vues spectaculaires, des couchers de soleil sur l’Arno, une lumière éclatante, une chaleur accablante & des tonnes de gelati pour se rafraîchir ! Au final, une météo capricieuse ! Les averses ont flirté avec quelques éclaircies & ont nimbé cette parenthèse d’une aura vaporeuse laissant passer parfois quelques rayons lumineux à la pureté éblouissante.

Un mois plus tard, j’entreprenais la lecture du roman de Jean-Baptiste Andrea, Veiller sur elle, & je tombais sur cette phrase : « Il faut avoir vu les peintures de Fra Angelico à la lueur des éclairs… ». Je crois que c’est exactement de cela dont il a été question lors de cette parenthèse, de l’éclat qui perce au creux de l’obscurité, de la beauté qui surgit dans un trait de lumière, telle une révélation.

Une vue : Sur les toits de Florence, le Duomo en perspective.

Chaque parenthèse florentine se construit autour d’une vue. Que ce soit celle d’un jardin ouvrant sur les collines d’Arcetri ou encore celle d’une petite terrasse donnant sur les toits de Florence. Si d’habitude nous logeons dans le Quartier Oltrarno, cette fois-ci, c’est dans le Quartier San Marco que nous avons posé nos valises. Rue Cavour, à proximité du couvent San Marco & des fresques de Fra Angelico, de la Piazza Santa Annunziata & de sa Basilique époustouflante de beauté, du Palazzo Medici Riccardi & de sa célèbre Cappella dei Magi. Un appartement niché au 5ème & dernier étage dont la chambre offrait une vue à 180 degrés sur la cité florentine : depuis les chapelles médicéennes jusqu’à la Basilique San Marco en passant par la Basilique Santa Croce, le Bargello, la Badia Fiorentina, le Campanile de Giotto & le célèbre Duomo de Brunelleschi. Se coucher le soir & se réveiller le matin avec pour dernière & première image cet édifice emblématique de la Renaissance !

Une terrasse : Il Caffè del Verone.

À Florence, je suis toujours à la recherche de nouvelles terrasses, de nouveaux rooftops, d’un nouveau regard sur la ville de la Renaissance. Je suis tombée amoureuse des vues spectaculaires de L’Angel Roofbar & dining de l’Hôtel Calimata ou de la terrasse du restaurant B-Roof de l’Hôtel Baglioni, je suis également tombée sous le charme de terrasses plus intimes telles que La loggia Roof bar de l’Hôtel Palazzo Guadagni ou encore de la terrasse de l’Osteria del Ponte Vecchio. Cette fois, c’est une toute autre ambiance qui a retenue mon attention ; moins sensationnelle, plus discrète. Situé dans le Quartier San Marco, au 5ème étage du Museo degli Innocenti, niché dans une loggia quattrocentesca, le Caffè del Verone offre un panorama sublime sur la Synagogue, le Duomo de Santa Maria del Fiore ou encore la Torre d’Arnolfo qui surmonte le Palazzo Vecchio. Une adresse plus confidentielle, à l’écart de l’agitation de la ville, que nous avons beaucoup appréciée.

Un moment : Le feu d’artifice de la Saint-Jean.

Depuis toute petite j’adore les feux d’artifices ! Ces gerbes de lumière qui s’élèvent dans le ciel, le colorent & l’illuminent m’ont toujours arraché ces fameux « oh » d’admiration. Il y a dans ce spectacle éphémère quelque chose de l’ordre d’un temps suspendu si proche d’une parenthèse.

Au vu de la météo, je me suis questionnée sur la tenue de l’évènement. Mais lorsque je me suis adressée au serveur de notre restaurant pour lui poser la question, il m’a répondu que quelque soit la météo le feu d’artifice de la San Giovanni, le saint patron de la ville, aurait bien lieu !

À 22h, je me suis accoudée à la fenêtre. Après quelques minutes d’attente, à 22h10 précisément, les premiers lancés ont surpassé les nuages & embrasé la nuit florentine & ce jusqu’à presque 23 heures ! Plus de 45 minutes de magie, de beauté, de lumière, de couleurs, d’émerveillement ! Tirés depuis le Piazzale Michelangelo, des bouquets incandescents se sont élevées & sont apparus juste à côté du Duomo nimbant le chef d’œuvre de Brunelleschi de mille feux.

Une visite : La Cappella San Luca.

Si à Florence la beauté explose de partout & à la vue de tous, il est des endroits moins connus qui, lorsqu’on les découvre, nous donne l’impression de toucher à quelque chose d’extraordinaire… Il faut parfois pousser de lourds rideaux, se faufiler pour découvrir des lieux insoupçonnés.

Cela fait des années que la peinture de Giorgio Vasari Saint-Luc peignant la Vierge est sur ma liste & la rencontre avec cette œuvre a dépassé toutes mes attentes.

Logeant dans un petit appartement rue Cavour, à quelques mètres de la sublime Basilique Santissima Annunziata, j’ai eu envie dès notre arrivée le dimanche de visiter cet édifice pour lui-même & pour cette fresque vasarienne qui orne la Chapelle de Saint-Luc. Direction donc la Basilique : superbe, grandiose ! Il faut, depuis l’intérieur de l’édifice, pousser de lourds rideaux rouges pour accéder au cloître où se trouve la chapelle : Il Chiostro dei Morti. On y trouve la célèbre fresque d’Andrea del Sarto, La Madonna del sacco. Quant à ma fameuse chapelle : fermée. Ouverte uniquement le lundi matin ; une chance ! Me voici donc le lendemain matin de bonne heure sur le parvis de la Basilique. Une porte donnant accès au cloître depuis l’extérieur est ouverte. Quelques guides sont là. Si la visite de la Chapelle est gratuite, elle est encadrée par des guides bénévoles. Une urne est disponible pour toute personne voulant faire un don & clairement au vu de la beauté du lieu, du caractère exceptionnel de la visite, je ne vois pas comment ne pas glisser un petit quelque chose !

Me voilà donc en compagnie de Gianluca, un vrai florentin, pour une visite guidée de la Chapelle San Luca. Un moment de grande émotion… Difficile de traduire ce tourbillon de beauté en quelques lignes ; je vous en reparle dans un article dédié.

Un restaurant : Regina Bistecca.

Chaque parenthèse florentine est l’occasion de tester une nouvelle adresse qui bien souvent patiente sur ma liste depuis quelques temps… J’ai pris l’habitude de ne rien forcer & de laisser faire… Un détour aux alentours du Duomo, la pluie qui s’abat & nous voilà devant le restaurant Regina Bistecca.

Un cadre élégant, raffiné, auréolé de livres, de tableaux… témoignage du passé du lieu : La Libreria Antiquaria Gonnelli.

Un service irréprochable. Un merci tout particulier à Giuseppe qui a participé, par ses attentions & son professionnalisme, à la joliesse de ce moment.

Un repas de grande qualité entièrement dédié à la gastronomie toscane : antipasti, bistecca alla fiorentina, un verre de Brunello di Montalcino « Castelgiocondo » 2019 & una torta della nonna que je ne suis pas prête d’oublier !

Une parenthèse dans la parenthèse : Découverte du Palazzo Gondi.

Ma thèse m’aura fait vivre des instants suspendus ; le plus extraordinaire étant bien évidemment cette lettre de Michel-Ange dont je parle encore & encore. Elle m’aura ouvert les portes de lieux confidentiels & permis de vivre des moments d’une intensité folle !

Car parfois, les planètes s’alignent & certaines portes s’ouvrent… Cette fois-ci, ce sont celles du Palazzo Gondi qui se sont ouvertes le temps d’une découverte à jamais gravée dans ma mémoire.

Nombreux sont les palais privés à Florence mais rares sont ceux qui offrent une vue à 360 degrés sur Florence, ses monuments & notamment sur « mon » Palazzo Vecchio. Chaque point de vue est comme un livre ouvert sur l’histoire de ce monument.

Sur chaque terrasse son intensité. Et si la première offre une vue imprenable sur la façade septentrionale & les différentes époques comme les différents agrandissements du palais, l’Altana nous donne l’impression de pouvoir frôler du bout des doigts les pierres de la Torre d’Arnolfo.

Et puis, il y a certaines fenêtres qui, le soir lorsque la nuit descend & que les lumières s’allument, laissent apparaître le plafond de la Salle des 500… Dans l’intimité de cette demeure exceptionnelle, tandis que les portent du palais communal se referment & que les derniers touristes quittent les lieux, se révèlent ainsi les peintures de Vasari… tel un trésor précieux…

Je remercie chaleureusement la Contessa Gondi de m’avoir permis de découvrir son palais & Lucia de m’avoir accompagnée dans l’histoire de ce monument.

A presto !

Carole

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4 réponses à « Florence, une parenthèse vaporeuse & éthérée. »

  1. Quel bonheur de ressentir de nouveaux cette beauté incontestable des monuments et ambiances révélées de Florence ! Mille mercis pour ce voyage. Te lire est un bonheur !

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