Chaque matin, j’emprunte un petit chemin pour rejoindre mon bureau. Chaque matin, je savoure le bruit de mes pas sur les graviers ; un son qui porte en lui le charme de ces sentiers de Provence que j’aime tant.
Dès les prémisses du projet de transformation du « coin au fond du jardin » en bureau qui allait accueillir l’aventure professionnelle des Parenthèses de Carole, j’ai eu à cœur de respecter l’esprit de cet espace ouvert aux quatre vents, serti de verdure, dissimulé derrière les branches des oliviers, enlacé par le rosier grimpant. La première étape a été bien sûr de fermer ce petit bâtiment par des baies vitrées de manière à assurer l’herméticité du lieu mais également à maintenir un lien sensible avec la nature, à apporter de la lumière, à valoriser le charme & le caractère atypique de la construction originelle.
Après avoir amené l’électricité, consolidé le confort thermique & pensé à toutes les exigences nécessaires à l’élaboration d’un espace de travail (la partie de monsieur en somme 😊), est venu le temps de la décoration ! J’aime composer l’atmosphère d’un endroit, raconter une histoire, projeter une vision. J’aime tout particulièrement créer à partir d’un existant. C’est en ce sens que j’ai voulu conserver le sol en béton brut, les poutres apparentes ainsi que les murs d’origines & leur couleur terracotta ; celle qui maintient l’harmonie avec la maison, celle qui évoque la terre & la chaleur des paysages méditerranéens. Sur ces éléments fondateurs & authentiques, j’ai façonné la sphère dans laquelle je souhaitais me lover, l’univers que je voulais diffuser… avec en filigrane un besoin prégnant de tisser un lien entre cet espace de créativité & ce nouveau chapitre de ma vie. Le fil conducteur de la décoration s’est donc développé autour d’une volonté d’unité & de cohérence : concevoir cet espace comme un prolongement de moi mais également comme un cocon rassurant pour accueillir mon inspiration & mon écriture ; appréhender ce lieu comme un élément essentiel à cet art de vivre que j’ai placé au cœur de mon cheminement personnel.
J’ai tout de suite eu en tête la palette de couleurs que je voulais déployer : les nuances de la terracotta pour la chaleur, le beige & le vert pour la lumière, le noir pour la modernité. Dans le but de prolonger & de renforcer cette volonté d’authenticité, j’ai privilégié la simplicité des matières naturelles telles que le bois, le verre, l’osier, la terre cuite… rehaussée par quelques touches de velours dans le but d’apporter une pointe de sophistication. Au niveau de l’ameublement, la pièce maîtresse est un vieux vaisselier. Lors du déménagement de la maison de mes grands-parents, il n’avait pas trouvé preneur… je ne me suis pas résolue à le jeter ! Nous l’avons donc récupéré ! Je l’ai repeint couleur sable dans le but d’adoucir & d’illuminer le mur terre de Sienne. Il fait aujourd’hui office de bibliothèque ; mes livres, mes notes, mes recherches, mes travaux, mes publications ont trouvé leur place.
Voilà, le bureau des Parenthèses de Carole est prêt. Il est à la fois le reflet de tout ce qui a constitué mon parcours, le résumé de mes entreprises passées qui m’ont conduite jusqu’ici, jusqu’à ce moment où je débute cette nouvelle aventure. Je suis heureuse du résultat ! Nous avons réussi à créer un univers qui a une âme & dans lequel je retrouve les sensations, les émotions, l’évidence, l’intimité que j’avais ressenties dans le bureau de l’appartement niché sous le toit.
Depuis la maison, je devine les tuiles vieillies, le petit chemin de pierres, les livres rangés sur les étagères & surtout je perçois la promesse d’un prochain rendez-vous avec l’écriture, d’un entretien délicieux avec moi même. J’y trouve le calme, la sérénité nécessaires à l’écriture comme à ma personnalité. Je profite pleinement & intensément de ce lien avec la nature & des différents tableaux qu’elle m’offre selon le temps & les saisons : baies vitrées grandes ouvertes avec cette impression d’un bureau en extérieur ou au contraire, véritable cocon les jours de pluie où l’eau s’abat sur les vitres créant une atmosphère presque irréelle. J’ai goûté à la chaleur estivale, j’ai savouré les premières pluies, il me tarde à présent de découvrir les premières sensations de froid durant lesquelles je m’imagine enveloppée dans la douceur d’un plaid, un verre de vin à portée de main, une page blanche à écrire, une histoire à raconter.
À très vite !
Carole
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