11 mois pour une parenthèse qui ne finit pas


11 MOIS POUR UNE PARENTHESE / lundi, novembre 29th, 2021

Ma parenthèse de 11 mois touche à sa fin. Mon congé sabbatique se termine. Dans quelques jours, je reprendrai le chemin du travail. C’est une décision mûrement réfléchie. Je mentirais si je disais que l’idée de quitter définitivement cet emploi ne m’a pas traversée, que l’envie de tourner enfin la page ne m’a pas tentée. Lorsque j’ai pris cette année sabbatique, j’ai évidemment nourri le souhait de ne pas avoir à retrouver ce quotidien, j’ai caressé l’espoir de m’être confortablement & durablement installée entretemps dans une autre activité qui non seulement me correspondrait davantage mais qui surtout répondrait à un appel profond & intime. J’ai rêvé de me fondre dans cette intuition, de me confondre avec cette évidence qui m’habite depuis si longtemps ; celle d’exercer un métier qui me passionne & dans lequel je pourrais me révéler, m’épanouir… mais… parce qu’il y a effectivement un « mais »… ce n’est pas encore tout à fait le cas. Il ne suffit pas de créer son entreprise pour que celle-ci fleurisse, il ne suffit pas d’avoir une proposition pour que celle-ci trouve un écho, il ne suffit pas d’avoir une idée pour que celle-ci soit parfaitement définie. Le projet professionnel des Parenthèses de Carole est lancé ; pour autant sa forme ne me satisfait pas encore pleinement. C’est un nouveau cheminement qui s’annonce & qui s’amorce… il s’agit à présent de m’interroger plus profondément sur ma vision, de trouver le bon positionnement, la bonne approche, celle qui comblera mes attentes mais qui apportera également quelque chose « au monde ». Pour m’aider dans cette aventure professionnelle que je veux très personnelle, j’ai choisi de me faire accompagner & c’est pour façonner ce projet sans contraintes & sans pression que j’ai décidé de reprendre le travail.

Reprendre… oui… mais pas à n’importe quelle condition. Je fais le choix de réduire mon temps de travail à 60%. Il était indispensable pour moi que non seulement il y ait un avant/après mais, de surcroît, que j’ai du temps à accorder à mon entreprise ! Je ne travaillais déjà pas le mercredi, je ne travaillerai plus le vendredi ; une « nouvelle » parenthèse à laquelle je vais fermement m’arrimer ! Une journée pour moi, pour m’installer à mon bureau, pour me dédier à l’écriture, pour développer cette activité sur-mesure à laquelle je crois & je tiens beaucoup. Un rendez-vous avec moi-même… pour m’entendre réfléchir, pour me nourrir, pour avancer sur mon chemin. Du temps pour enfin reprendre le fil de mes recherches & de mes réflexions sur mon travail de thèse ; j’ai compris ces derniers temps à quel point ces pages étaient une bouée à laquelle me raccrocher les jours de doute, combien elle était le point de départ de toute cette aventure, comme elle était indispensable à mon inspiration. Un espace pour continuer d’écrire ce roman commencé… pour chérir & parfaire cet équilibre enfin retrouvé & que j’ai si peur de perdre à nouveau… Mais surtout, une journée pour donner du sens à cette décision de reprendre le travail alors que je n’en ai pas envie… C’est presque pour moi un pas en arrière… Toutefois, je suis bien décidée à assumer ce choix que je fais dans le seul but de me donner un peu de temps pour matérialiser autre chose, pour asseoir & développer ce chapitre professionnel des Parenthèses de Carole. Bien déterminée aussi à nourrir cette nouvelle énergie qui m’anime, celle de la créativité, une force qui me pousse vers l’avant, bien résolue à manifester & faire rayonner tout ce qu’ont mis en lumière ces 11 derniers mois !

Cette année sabbatique fait partie des meilleures décisions de ma vie ! J’ai pris ce congé pour faire une pause, pour me reposer, pour partir à ma rencontre, pour réaliser, pour assimiler la puissance de ces 10 dernières années & m’approprier pleinement cette « nouvelle » vie. En outre, je l’ai entrepris avec une question fondamentale en arrière plan : pour quoi suis-je faite ? J’ai trouvé ma réponse. Je suis faite pour écrire, pour révéler, pour transmettre. Avant d’en arriver à cette certitude, j’ai dû, les premiers mois, me laisser envahir par ce rien dans lequel j’avais besoin de plonger, auquel j’avais besoin de me confronter. Cela n’a pas toujours été facile. Il y a eu quelque chose de très frustrant pour moi à ne rien faire alors que j’aurais voulu profiter intensément de chaque seconde pour matérialiser toutes ces choses qui vibrent en moi ! Il m’a fallu patienter, accueillir, lâcher prise. Il m’a fallu me défaire de mes attentes & juste savourer le fait d’être pour que quelques bribes de renouveau se profilent à l’aube de l’été & commencent à se concrétiser en septembre… Les bases étaient posées : la transformation du petit coin au fond du jardin en bureau, la création de l’auto-entreprise, l’écriture comme clef de voûte ! Après des mois de solitude recherchée, après des mois d’oisiveté, je me suis remise en route, j’ai repris contact avec le monde & de belles rencontres sont venues éclairer mon chemin… 11 mois durant lesquels sans même m’en rendre compte j’ai semé des graines que je commence à voir germer & qui, je l’espère, n’ont pas fini de se développer & s’épanouir ! C’est comme si quelqu’un avait œuvré en souterrain… quelque chose dont je prends conscience, comme c’est souvent le cas, au moment où j’écris… L’écriture a ce fabuleux pouvoir d’introspection, d’analyse, elle représente pour moi le moyen de me retourner, de me poser, de décanter le passé & de voir combien ces 11 mois auront été nécessaires, constructifs & bénéfiques sur un plan personnel, familial & professionnel. Pour la deuxième fois de ma vie d’adulte, je me suis autorisée à être moi, à écouter mon cœur, mon corps, tout mon être… je sais que l’intensité de ce type de parenthèses fait qu’on ne les referme jamais complètement, qu’elles laissent dans leur sillage le parfum inaltérable, immuable & éternel de ce moment si précieux où, dans le tumulte de la vie, dans le brouhaha du quotidien, j’ai appuyé sur pause pour renouer avec moi-même !

À très vite,

Carole

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