Arezzo, novembre 2008


PARENTHESES CULTURELLES / dimanche, septembre 20th, 2020

… une thèse sur Giorgio Vasari, la douceur de la Toscane, des vues imprenables sur Florence, une lettre de Michel-Ange…

Site Les Parenthèses de Carole

La rentrée de septembre est toujours un moment un peu spécial pour moi. Je ne peux m’empêcher de repenser avec un brin de nostalgie à ces 7 années durant lesquelles j’ai renouvelé avec enthousiasme mon inscription en doctorat.

Mes recherches m’ont conduite dans des lieux exceptionnels, confidentiels. Elles ont donné naissance à des moments absolument magiques comme cette parenthèse quasi irréelle de novembre 2008.

Dans cet article, je remonte le fil du temps. Alors que je viens de m’inscrire en 2ème année de thèse, je me rends à Arezzo en Toscane, la ville natale de Giorgio Vasari. J’ai rendez-vous avec il Signore Agnello, custode della Casa Vasari.

La Casa Vasari est la maison acquise par l’artiste en 1540. Musée depuis 1911, la demeure abrite également les archives vasariennes. Ce jour là, je suis à la recherche d’une lettre bien particulière dans laquelle le duc Cosme Ier de Médicis tutoie – semble-t-il pour la première fois – Giorgio Vasari ; signe de l’amitié qui lia les deux hommes mais également de l’évolution du statut de l’artiste.

Afin d’avoir accès aux archives, j’ai adressé une demande auprès du Ministero per i beni e le attività culturali. Recevoir une lettre de la Soprintendenza archivistica per La Toscana – Firenze en retour de votre requête est une délicieuse immersion dans un autre temps… celui du papier vieilli, de la calligraphie raffinée. Tout est réuni pour que la parenthèse commence dès la réception & l’ouverture de ce courrier que j’ai conservé précieusement.

Me voilà donc à Arezzo à la recherche de ce fameux document. Très vite, le conservateur & moi-même nous rendons compte que, malheureusement, la lettre tant recherchée ne se trouve pas dans les archives… Toutefois, cette quête infructueuse va être à l’origine d’une parenthèse tout à fait exceptionnelle dont je me souviendrai toute ma vie.

Absolument désolé que j’ai fait un si long voyage pour rien, le conservateur me demande de patienter quelques minutes ; il souhaite me montrer quelque chose. Lorsque je le vois revenir muni de gants blancs & d’un coffret en bois, je me doute qu’il s’agit de quelque chose d’important. Je ne m’attendais pas à ça ! Je crois qu’il m’a fallu quelques instants pour comprendre de quoi il s’agissait : une lettre autographe du divin Michel-Ange accompagnée d’un dessin de l’artiste de la coupole de la basilique Saint-Pierre de Rome.

A la vision de ce témoignage du passé – de la main d’un des plus grands artistes de la Renaissance – le temps s’est arrêté. Les yeux voilés de larmes sous le coup de l’émotion, je crois avoir réussi à balbutier un trop timide « grazie » à ce conservateur qui – un matin de Novembre – m’avait permis de vivre une de mes plus belles parenthèses.

Carole

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